Kasaï : Le recouvrement forcé de la DGI à Kamonia plonge le trafic fluvial dans le chaos – Le gouverneur appelé à prendre des mesures urgentes

Le mouvement Rien sans les femmes, branche du Kasaï, interpelle le gouverneur de la province pour qu’il résolve les difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de Kamonia, suite aux opérations de recouvrement forcé menées par la Direction générale des impôts (DGI) dans le territoire de Tshikapa-Kamonia.  

Julie Ochiano Nzenga, coordonnatrice du mouvement dans le Kasaï, appelle au respect des libertés économiques

"Les impôts constituent un levier pour construire la province, mais ceux qui les paient sont souvent des femmes obligées de traverser la rivière à la nage ou de se rendre aux champs par voie maritime. Les services de l’État doivent trouver des méthodes de recouvrement qui ne portent pas atteinte aux libertés individuelles et collectives. Les contribuables doivent pouvoir exercer leurs activités agricoles sans entraves", a-t-elle déclaré.  

Elle suggère que si la DGI souhaite procéder à un recouvrement rigoureux, elle devrait cibler les responsables des pirogues et autres moyens de transport naval, plutôt que de bloquer l’ensemble des activités fluviales.  

Le mouvement Rien sans les femmes exhorte le gouverneur de province, Son Excellence Mukendi, à s’impliquer dans cette situation critique. 

"Nous lui demandons d’instruire les agents de la DGI, car c’est cette même population qui a élu le président de la République, les députés nationaux et provinciaux – ces mêmes députés qui ont voté pour lui. Il est donc de son devoir d’intervenir immédiatement pour trouver une solution. Aujourd’hui, nos mères, sur les axes de Kamonia et Kamako, sont contraintes de nager pour rejoindre leurs champs, simplement parce que la DGI et d’autres services fiscaux bloquent les pirogues. Il faut plus de responsabilité dans les actions des agents publics", a insisté Julie Ochiano. 

Depuis le lancement du recouvrement forcé par la DGI dans le territoire de Tshikapa-Kamonia, toutes les pirogues ont été immobilisées par les services compétents. Les habitants n’ont d’autre choix que de traverser la rivière Luanga Tshimue à la nage, mettant en péril leur sécurité et leurs moyens de subsistance.  

Philo Strong Mubiayi