Un Sommet conjoint tenu à Dar es Salam débouche sur des décisions immédiates, dont un cessez-le-feu et la réouverture des voies d’approvisionnement humanitaire.
Ce samedi, les Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis en Sommet conjoint à Dar es Salam, en Tanzanie, pour répondre à la crise sécuritaire et humanitaire qui frappe l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les décisions prises lors de cette rencontre historique visent à désamorcer les tensions, à rétablir la paix et à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations affectées, notamment dans la région de Goma, au Nord-Kivu.
Un cessez-le-feu immédiat et sans conditions
Parmi les mesures phares annoncées, les dirigeants ont ordonné une cessation immédiate des hostilités et un cessez-le-feu sans conditions, applicable à tous les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans le conflit. Cette décision cruciale vise à mettre un terme aux violences qui ont dévasté la région, causant des pertes humaines et des déplacements massifs de populations.
Réouverture des voies d’approvisionnement humanitaire
Pour répondre à l’urgence humanitaire, le Sommet a également décidé de la réouverture de l’aéroport de Goma ainsi que des principales voies d’approvisionnement terrestres et lacustres. Ces mesures permettront un acheminement rapide de l’aide humanitaire, essentielle pour les populations locales, ainsi que le rapatriement des militaires décédés et l’évacuation des blessés. Cette initiative est saluée comme un pas crucial pour soulager les souffrances des habitants de Goma et des zones environnantes.
Un plan de sécurisation pour Goma et ses environs
Les dirigeants ont également convenu de l’élaboration d’un plan de sécurisation pour la ville de Goma et les zones avoisinantes. Ce plan vise à rétablir la stabilité et à protéger les civils contre les violences persistantes. Pour s’assurer de la mise en œuvre effective des décisions prises, les Chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC se rencontreront dans les cinq prochains jours afin de superviser l’application des mesures.
Renforcement des processus de Nairobi et de Luanda
Le Sommet a également souligné la nécessité de renforcer la coordination et la complémentarité entre les processus de paix de Nairobi et de Luanda.
Pour faciliter cette fusion, des facilitateurs issus d’autres régions africaines seront intégrés aux discussions. Cette approche inclusive vise à harmoniser les efforts de paix et à accélérer la résolution du conflit.
Neutralisation des FDLR et désengagement des forces étrangères
Les dirigeants ont appelé à la mise en œuvre d’un plan harmonisé de neutralisation des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un groupe armé actif dans la région. Ils ont également demandé la levée des mesures défensives du Rwanda et le désengagement des forces étrangères présentes sur le territoire congolais, conformément aux accords du Processus de Luanda.
Prochaines étapes : une réunion ministérielle dans 30 jours
Pour suivre l’évolution des décisions prises, une réunion conjointe des ministres de l’EAC et de la SADC est prévue dans les 30 jours.
Cette réunion aura pour objectif d’évaluer les progrès accomplis et de mettre en œuvre les modalités de retrait des forces étrangères non invitées présentes en RDC.
Un espoir pour la paix et la stabilité
Ce Sommet conjoint marque un tournant décisif dans la gestion de la crise dans l’Est de la RDC. Les décisions prises témoignent d’une volonté commune de rétablir la paix, de protéger les civils et de répondre à l’urgence humanitaire. Reste à voir comment ces mesures seront appliquées sur le terrain, mais elles offrent un espoir tangible pour les populations meurtries de Goma et du Nord-Kivu.
Gilbert MUKUAYA
Journaliste rédacteur web

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