Écrit par Gilbert MUKUAYA
Ce samedi, le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a participé par visioconférence au sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), organisé à Dar-es-Salam, en Tanzanie. Ce sommet, axé sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, notamment à Goma, a réuni les dirigeants régionaux pour trouver des solutions durables à la crise qui secoue la région depuis des années.
Un appel à l’action collective
La Présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a ouvert les débats en lançant un appel pressant à ses pairs de l’EAC et de la SADC.
« L’histoire nous jugera durement si nous ne faisons rien », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de trouver une solution africaine aux problèmes africains. Elle a souligné que la situation dans l’Est de la RDC ne peut plus être ignorée et que la solidarité régionale est essentielle pour rétablir la paix et la stabilité.
Le Président kényan, Williams Ruto, a également pris la parole, reconnaissant que la crise en RDC a des répercussions bien au-delà des frontières congolaises.
« La situation de la RDC est complexe, mais elle peut être résolue et elle doit être résolue », a-t-il affirmé.
Il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du gouvernement congolais et a exprimé l’espoir que ce sommet jetterait les bases d’un avenir meilleur pour la région.
Solidarité et flexibilité : les clés du succès
Le Président zimbabwéen et chef de la SADC, Emmerson Mnangagwa, a quant à lui exhorté les dirigeants à faire preuve de solidarité, d’honnêteté et de flexibilité.
« Je vous demande d’aborder ce sujet avec ouverture d’esprit, comme l’ont fait nos prédécesseurs lors de la lutte contre la colonisation », a-t-il déclaré.
Mnangagwa a rappelé que les défis actuels nécessitent une approche collective et un engagement sans faille pour préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
Quelles sont les demandes de la RDC ?
Dans son intervention, le Président Félix Tshisekedi a présenté une analyse détaillée de la situation sécuritaire dans l’Est du pays et a formulé des demandes claires à la communauté internationale. Parmi les principales exigences de la RDC figurent :
1. Un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin aux violences et protéger les civils.
2. La condamnation du Rwanda pour son implication dans l’invasion de Goma et son soutien aux groupes armés.
3. Le retrait immédiat des troupes rwandaises des zones congolaises qu’elles occupent illégalement.
4. La réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
5. La restitution de Goma aux autorités congolaises légitimes.
Le Chef de l’État congolais a également souligné l’importance de la coopération régionale et internationale pour mettre fin à l’instabilité dans l’Est de la RDC. Il a appelé à une mobilisation accrue pour soutenir les efforts de reconstruction et de développement dans les zones affectées.
Des victoires diplomatiques récentes
Ce sommet s’inscrit dans un contexte marqué par des avancées diplomatiques significatives pour la RDC. Vendredi 7 février, lors d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, la communauté internationale a reconnu et condamné l’implication du Rwanda dans l’instabilité de l’Est de la RDC. De même, lors d’une réunion de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) à Malabo, en Guinée équatoriale, les pays membres ont réitéré leur soutien à la RDC et condamné les ingérences étrangères.
La Première ministre Judith Suminwa présente
La Première ministre congolaise, Judith Suminwa, est également présente à ce sommet, représentant la RDC aux côtés du Président Tshisekedi. Son rôle dans les négociations et les discussions bilatérales est crucial pour renforcer la position de la RDC sur la scène internationale.
Vers une résolution durable ?
Alors que les travaux du sommet se poursuivent, les attentes sont élevées. Les résolutions qui en découleront devront non seulement répondre aux urgences sécuritaires et humanitaires, mais aussi poser les jalons d’une paix durable dans l’Est de la RDC. La solidarité affichée par les dirigeants africains lors de ce sommet est un signe encourageant, mais sa traduction en actions concrètes sera déterminante pour l’avenir de la région.
Par Gilbert MUKUAYA , Journaliste rédacteur web
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