Tshikapa, 25 mai 2025 – Des survivants du conflit Kamuina Nsapu, qui a ravagé le Grand Kasaï entre 2016 et 2018, expriment leur indignation face à l'établissement de listes de bénéficiaires de réparations par le Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV).
Ces listes, fabriquées par des gens mal intentionnées, sont perçues contraires à des réalités locales et ne reflètent pas fidèlement les souffrances endurées par les villages affectés.
« Nous avons été les témoins et les victimes directes de ces atrocités. Il est inacceptable que des personnes éloignées, qui n'ont pas vécu ces événements, déterminent et prennent le mérite de notre réparation par le chef de l'État », s'insurge une représentante des victimes à Tshikapa.
Elle pointe du doigt des noms figurant sur les listes, inconnus des villages ayant subi ces atrocités, et s'interroge sur les critères de sélection employés par cette structure.
Le FONAREV, créé en 2022 pour coordonner les réparations en faveur des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix, a mené plusieurs initiatives dans le Grand Kasaï.
Notamment, l'organisation de colloques à Kananga et Tshikapa pour discuter de l'accès à la justice et de l'indemnisation des victimes, ainsi que le soutien à des audiences foraines à Nkongolo Monji, visant à juger les crimes commis lors du conflit Kamuina Nsapu.
Cependant, malgré ces efforts, des critiques émergent quant à la méthodologie d'identification des bénéficiaires.
Des voix s'élèvent pour réclamer une approche plus inclusive, impliquant directement les villages dans le processus de sélection.
« Les réparations doivent être basées sur une reconnaissance authentique des souffrances vécues par les victimes. Cela nécessite une collaboration étroite avec les victimes et les leaders communautaires qui ont vécu ces atrocités », souligne un analyste.
Face à ces préoccupations, le FONAREV est appelé à renforcer sa transparence et à garantir une participation active des communautés affectées dans l'élaboration des listes de bénéficiaires. Une telle démarche est essentielle pour restaurer la confiance et assurer que les réparations atteignent véritablement ceux qui en ont le plus besoin.
La situation actuelle met en lumière les défis complexes liés à la mise en œuvre de mécanismes de réparation post-conflit.
Elle souligne l'importance d'une approche centrée sur les victimes, respectueuse de leur vécu et de leur dignité.
Gilbert MUKUAYA
DRC NEWS.NET
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