Dans un contexte de tensions politiques et sécuritaires croissantes en République Démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre des Transports, a lancé des accusations explosives contre l’ancien président Joseph Kabila.
Lors d’un meeting populaire tenu mercredi 5 mars à Kikwit, dans la province du Kwilu, Bemba a affirmé que Kabila serait le commanditaire des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ainsi que de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa.
Il a également accusé l’ancien chef de l’État d’être derrière les milices Mobondo, actives dans plusieurs provinces du pays.
Devant une foule de centaines de personnes, Bemba, ancien ministre de la Défense nationale, a déclaré détenir des preuves accablantes.
« J’ai toutes les preuves du soutien de Joseph Kabila aux rebelles de l’AFC, du M23, et des miliciens Mobondo. C’est pour cette raison qu’il a fui le pays. Il est allé à Lubumbashi et a quitté le territoire par la Zambie. Il a fui à l’étranger parce qu’il sait qu’il a été démasqué », a-t-il affirmé.
Une stratégie de déstabilisation ?
Selon Bemba, les groupes armés viseraient à reproduire les scénarios des années 1996-1997, marquées par des pillages à grande échelle de minerais dans l’Est du pays.
« Ils veulent annexer notre pays au Rwanda. Alors, chers jeunes, mobilisez-vous pour défendre notre patrie », a-t-il exhorté, appelant les jeunes Congolais à rejoindre l’armée pour contrer ces menaces.
Ces accusations interviennent dans un climat déjà tendu, où le président Félix Tshisekedi a lui-même pointé du doigt son prédécesseur. Lors de son récent passage à Davos, en Suisse, Tshisekedi avait accusé Joseph Kabila d’être le « cerveau moteur » du M23, un groupe rebelle qui sévit dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, notamment autour des villes de Goma et Bukavu.
Les démentis du camp Kabila
En réponse à ces allégations, Ferdinand Kambere, secrétaire exécutif national du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), le parti de Joseph Kabila, a catégoriquement rejeté les accusations. Il a qualifié les propos de Tshisekedi et Bemba de « signes de désarroi et d’impuissance » face à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Une crise sécuritaire persistante
Depuis plusieurs semaines, les rebelles de l’AFC/M23 ont intensifié leurs activités, occupant des localités stratégiques dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Cette recrudescence des violences armées alimente les craintes d’une escalade du conflit, déjà marqué par des décennies d’instabilité et d’ingérences étrangères.
Alors que les accusations fusent et que les tensions politiques montent, la population congolaise reste prise en étau entre les discours mobilisateurs des dirigeants et la réalité d’une crise sécuritaire qui semble loin d’être résolue.
La question reste entière : ces déclarations contribueront-elles à apaiser les tensions ou à exacerber les divisions déjà profondes au sein du pays ?
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Gilbert Officiel
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